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La problématique de la chute chez la personne âgée

Les chutes sont problématiques pour l’ensemble d’entre nous. Même si le plus souvent elles sont bénignes chez l’adulte, elles peuvent parfois occasionner des traumatismes conséquents.
Concernant la personne âgée, les chutes sont un véritable fléau. Car au-delà du traumatisme physique qui peut entraîner des lésions graves et invalidantes pouvant aboutir à une perte partielle ou totale de la mobilité, elles ont aussi des conséquences psychologiques impactantes.
Les chiffres sont alarmants !
• En France, chaque année, environ 10 000 personnes de plus de 65 ans décèdent du fait d’une chute.
• Un tiers des plus de 65 ans chute chaque année, soit environ 2 millions de personnes.
• Plus on avance en âge et plus le risque augmente. Ainsi après 75 ans, cela concerne une personne sur deux, après 85 ans, plus de trois personnes sur quatre !
Tout en notant que le risque d’une nouvelle chute dans l’année qui suit le premier accident est multiplié par 20.
Les conséquences d’une chute peuvent être dramatiques… 40 % des personnes hospitalisées après une chute ne pourront plus vivre à leur domicile ou auront besoin chez elles d’une présence quotidienne renforcée.
Avec le papy-boom des enfants nés après-guerre, ces chiffres vont s’accentuer ; d’ici 2030, la population âgée de 75 à 84 ans connaîtra une augmentation de 50 %.
Les causes principales des chutes chez les personnes âgées
Les chutes chez les personnes âgées représentent un risque majeur de perte d’autonomie et de complications graves. Identifier les facteurs de risque est essentiel pour prévenir ces incidents et réduire les conséquences. Voici les principales causes et des solutions adaptées.
1. Facteurs physiques
- Troubles de l’équilibre : Les maladies neurologiques comme le syndrome parkinsonien ou les accidents vasculaires cérébraux affectent la stabilité.
- Diminution de la vision : Les troubles de la vue, comme la cataracte ou la dégénérescence maculaire, augmentent les risques de chute.
- Faiblesse musculaire et troubles de la marche : Avec l’âge, la force musculaire diminue, rendant les déplacements moins sûrs.
Solutions :
- Encourager la pratique régulière d’une activité physique adaptée pour renforcer les muscles et améliorer l’équilibre.
- Programmer des bilans de santé réguliers pour dépister et traiter les troubles visuels et neurologiques.
- Utiliser des aides techniques comme les déambulateurs ou cannes adaptées.
2. Facteurs environnementaux
- Sols glissants : Les surfaces humides ou polies, notamment dans les salles de bain, sont des pièges fréquents.
- Éclairage insuffisant : Une mauvaise visibilité dans les espaces de vie accroît les risques de trébuchement.
- Obstacles à domicile : Les tapis, fils électriques ou meubles mal placés peuvent provoquer des chutes.
Solutions :
- Installer des tapis antidérapants dans les zones sensibles comme la salle de bain.
- Améliorer l’éclairage en optant pour des ampoules LED plus lumineuses et des détecteurs de mouvement.
- Réorganiser les espaces pour dégager les passages et éviter les obstacles inutiles.
3. Facteurs comportementaux
- Non-respect des consignes de sécurité : Certaines personnes âgées refusent d’utiliser des aides techniques par crainte de stigmatisation.
- Manque d’activité physique : Une inactivité prolongée réduit la coordination et la force musculaire, augmentant le risque de chute.
Solutions :
- Sensibiliser les seniors et leurs familles à l’importance des aides techniques.
- Proposer des activités physiques adaptées comme la marche nordique ou le tai-chi pour travailler l’équilibre et la coordination.
Les conséquences des chutes chez les personnes âgées
Une chute chez une personne âgée peut entraîner des répercussions importantes sur plusieurs plans, compromettant leur qualité de vie et celle de leur entourage.
1. Conséquences physiques
- Fractures graves : Notamment les fractures du col du fémur, qui nécessitent souvent une intervention chirurgicale.
- Perte d’autonomie : Les chutes entraînent souvent une incapacité à effectuer les gestes du quotidien, augmentant la dépendance.
Exemple : Une fracture du col du fémur peut nécessiter une hospitalisation prolongée, suivie d’une rééducation intensive.
2. Conséquences psychologiques
- Peur de retomber : Ce syndrome post-chute limite les déplacements, entraînant un cercle vicieux de repli sur soi.
- Isolement social : Les personnes âgées réduisent leurs interactions par crainte de sortir.
Exemple : Une personne ayant chuté dans sa salle de bain peut refuser de rester seule chez elle, augmentant le stress pour sa famille.
3. Conséquences économiques
- Coûts pour les familles : Les dépenses liées aux soins, rééducations ou aménagements du domicile peuvent être lourdes.
- Charge pour le système de santé : Les hospitalisations liées aux chutes représentent une part importante des dépenses publiques.
Il existe un consensus sur l’importance de la problématique. On se rend compte qu’elle n’est pas facile à traiter car la chute est un problème complexe, multifactoriel et qu’au centre de celui-ci se trouve la personne âgée avec tout son bagage culturel, comportemental, psychosocial et physiopathologique.
Toutes ces raisons nous ont motivé à aller plus loin dans la prévention avec une formation complémentaire au jeu d’éducation à la santé « PERKICHUTE » qui favorise le dialogue autour des facteurs de chutes, créé il y a quelques années déjà.
Notre nouvelle étape est donc de proposer une formation sur les sujets chuteurs en e-learning courte et pragmatique destinée au plus grand nombre afin de vulgariser des méthodes pour identifier les risques de chutes de nos aînés à partir de leurs capacités et d’évaluer leurs environnements.
Des outils de repérage existent et permettent d’identifier les risques de chutes sur le volet de l’altération des capacités intrinsèques des individus. Ces grilles d’analyse constituent des outils précieux pour le personnel soignant et non soignant.
Ce sont ces grilles que nous proposons à tout un chacun de bien prendre en main à travers des vidéos en situation, d’analyser les ressorts de chaque cas pratique et bien compléter les grilles de cotation.
Chaque personne a sa propre histoire et sa manière de réagir aux propositions du soignant. Les grilles d’évaluation par niveaux de risques encourus sont importantes car elles permettent d’optimiser, d’adapter les interventions lors des soins ou de l’accompagnement.
En évaluant précisément la personne, on cible précisément ses besoins, on guide les pratiques.
Une évaluation régulière des risques de chute permet donc :
• d’adapter au mieux la prise en charge d’une personne et de proposer des protocoles personnalisés,
• d’observer l’évolution des capacités de la personne et donc de pouvoir anticiper les situations à risques en adaptant l’accompagnement ou le suivi médical et en rendant l’environnement de vie le plus sécurisant possible.
La prévention des chutes : stratégies et bonnes pratiques
1. Amélioration de l’environnement
- Sécuriser les pièces à risque : Installez des barres d’appui dans les salles de bain et des rampes dans les escaliers.
- Optimiser l’éclairage : Placez des lampes à détecteur de mouvement pour les déplacements nocturnes.
- Choisir des équipements adaptés : Les capteurs de mouvement ou alarmes en cas de chute sont des outils précieux pour les aidants.
2. Renforcement musculaire et équilibre
- Intégrer des activités physiques adaptées comme le yoga ou le tai-chi pour améliorer la coordination.
- Encourager la marche régulière pour maintenir une bonne condition physique.
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